Accélérer l'égalité professionnelle et l'autonomie économique des femmes

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 22 minutes

L’insertion et l’autonomie économique des femmes constituent un enjeu sociétal, social et économique essentiel. Elles ne peuvent être dissociées d’une action durable pour l’égalité professionnelle. Il s’agit d’un enjeu de justice sociale pour les femmes et les hommes, autant que de performance économique des acteurs privés et publics.

L’égalité professionnelle et l’autonomie économique des femmes sont les conditions premières de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Se donner les moyens de l'égalité professionnelle

Faire progresser l’égalité professionnelle au sein des entreprises est l’une des grandes priorités gouvernementales. L’ambition est claire : chaque femme doit trouver sa place au sein de la société et en particulier au sein du monde professionnel, à la hauteur de ses aspirations, ses ambitions et ses compétences.

En matière de droit, plusieurs étapes ancrent depuis 2017 dans le droit commun l’ambition de construire les conditions réelles de l’égalité économique entre les femmes et les hommes :

À savoir !

L’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans le travail implique le respect de plusieurs principes par l’employeur. Pour en savoir plus sur les obligations légales en matière d’égalité professionnelle, rendez-vous sur le site du Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion.

Accompagner les entreprises

L’Index de l’égalité professionnelle

La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée le 5 septembre 2018, a permis la création d’un instrument de mesure commun des inégalités professionnelles : l’Index de l’égalité professionnelle. Composé de 5 indicateurs et noté sur 100 points, il permet de mesurer les écarts de rémunération, d’augmentation et de promotion entre les femmes et les hommes, la part de salariées qui ont bénéficié d'une augmentation après la maternité et la parité entre les femmes et les hommes parmi les dix plus hautes rémunérations.

Depuis 2019, toutes les entreprises de plus de 250 salariés et, depuis 2020, toutes celles de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes chaque année au 1er mars. En 2023, 72 % des entreprises de plus de 50 salariés ont publié leur note. La note moyenne progresse par rapport à 2022 pour s’établir à 88/100.

La loi du 24 décembre 2021 visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle est venu renforcer les obligations relatives à l’Index de l’égalité professionnelle avec les mesures suivantes :

  • La publication, par les services du ministère chargé du Travail, des résultats obtenus à l’ensemble des indicateurs de l’Index sur le site internet du ministère chargé du Travail.
  • Pour les entreprises ayant obtenu une note globale inférieure à 75 points, l’obligation de publier, par une communication externe et au sein de l’entreprise, les mesures de correction définies conformément à l’article L. 1142-9 du code du travail.
  • Pour les entreprises ayant obtenu une note globale inférieure à 85 points, l’obligation de fixer et publier des objectifs de progression de chacun des indicateurs de l’Index.

À la suite à la conférence sociale du 16 octobre 2023, la Première ministre a annoncé une révision de l’Index, qui permettrait également la transposition de la directive européenne du 10 mai 2023 sur la transparence salariale.

Voir les résultats de l’Index égalité professionnelle 2023

En savoir plus sur l'index Egapro sur le site du ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion

Accéder à l'outil Réaliser son diagnostic égalité professionnelle de l'Association nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT)

Toutes et tous égaux !

Malgré la législation et l’ensemble des dispositifs visant à atteindre l’égalité salariale, les écarts de rémunération perdurent dans le secteur privé. L’écart salarial entre les femmes et les hommes, à poste équivalent et compétences égales, est toujours de 9 %. Afin de renforcer l’action de l’État auprès des entreprises pour favoriser les actions vertueuses, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de : 

  • Sensibiliser les acheteurs publics à leurs obligations en matière d’égalité professionnelle et salariale lors des marchés publics ;
  • Favoriser l’accès aux marchés publics des entreprises respectant les obligations en matière de publication de l’Index égalité professionnelle, ou qui ont obtenu une note suffisante à cet Index ;
  • Faire un rappel nominatif aux entreprises ayant obtenu 0 à l'un des indicateurs de l'Index plus de deux années de suite et publier leur nom sur le site de consultation Index Egapro.

Le label Égalité professionnelle

Le label Égalité professionnelle, créé en 2004 et propriété de l'État valorise l’exemplarité des pratiques d’organismes privés ou publics en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Encouragé par l’État, soutenu par les partenaires sociaux, le label Égalité professionnelle peut être décerné à toute entreprise, association ou administration, quelles que soient sa taille et son activité. Un dossier de labellisation présenté par les organismes candidats est instruit par AFNOR Certification, qui apprécie la mise en œuvre par le candidat d’actions en faveur de l’égalité professionnelle, au regard d’un cahier des charges couvrant les champs d’intervention suivants :

  • La gestion des ressources humaines ;
  • Les actions menées en faveur de l’égalité salariale ;
  • L’accompagnement de la parentalité dans le cadre professionnel ;
  • La mixité des métiers et à tous les niveaux d’encadrement de la structure ;
  • La lutte contre les stéréotypes de genre ;
  • La lutte contre les discriminations et les violences à l’encontre des femmes au travail.

Au 1er septembre 2023, 52 institutions publiques et 59 entreprises privées ont obtenu le label Égalité professionnelle. L’ensemble des ministères est labellisé.
Révisé de concert avec les ministères concernés, des comités d’experts et les partenaires sociaux, le label Égalité professionnelle évolue à compter de janvier 2023 pour les entreprises de plus de 50 salariés, pour mieux tenir compte des violences faites aux femmes, de l’évolution des modes de travail, de l’Index égalité et de l’usage de l’intelligence artificielle dans les ressources humaines. Le cahier des charges applicables aux entreprises de moins de 50 salariés a lui aussi été rénové et allégé en 2023, afin de faciliter l’accès des TPE/PME à ce dispositif. La révision du cahier des charges spécifique au secteur public est actuellement en cours de finalisation.

En savoir plus sur le label Égalité professionnelle

Toutes et tous égaux ! 

Afin d’accroître le nombre d’entreprises engagées dans la labellisation « Égalité », quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de :

  • Valoriser les entreprises et administrations labellisées à l'occasion d'un événement annuel dédié et placé sous le haut-patronage des ministères de l'Économie, du Travail, de l'Egalité et de la Fonction publique ;
  • Informer les entreprises de moins de 250 salariés sur l'accès simplifié à la labellisation « Égalité ».

Le Guide TPE-PME Mon entreprise s’engage

Engagées à agir ensemble pour renforcer l’égalité et la mixité professionnelles, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion ont élaboré, en partenariat avec le Laboratoire de l’égalité, un Guide égalité femmes-hommes Mon entreprise s’engage à destination des TPE-PME.

Ce guide, mis à jour en 2021, ce guide a pour objectif de lever les freins liés aux stéréotypes et de favoriser le développement de plans d’action en faveur de l’égalité professionnelle. Il permet d’outiller les TPE et les PME qui souhaitent engager leur entreprise et s’impliquer dans une démarche égalité.

Le guide Femmes et monoparentalité, le choix de l'emploi

Un guide repère à destination des TPE/PME publié en 2023 vise à sensibiliser davantage les entreprises aux situations de monoparentalité que connaissent en grande majorité les femmes. En effet, en France, les femmes représentent 82 % des foyers monoparentaux. La monoparentalité fragilise les personnes quels que soient leur parcours et leur classe sociale. Elle entraîne généralement une perte de confiance et d’estime qui sont liés à l’isolement familial faisant suite à la séparation. 

C’est la raison pour laquelle ce guide propose de recenser les bonnes pratiques permettant aux familles monoparentales de mieux concilier une activité professionnelle et les impératifs de la vie privée. Le guide invite les entreprises à recruter et collaborer sans discriminer, et à adopter une politique RH favorable aux salariées, en facilitant notamment l’aménagement de leurs horaires, en les soutenant face aux imprévus familiaux ou encore en les aidant dans leur recherche de modes de garde.

Consulter le guide Femmes et monoparentalité, le choix de l'emploi

Encourager la féminisation des instances dirigeantes

La loi Rixain et le site internet « Représentation équilibrée »

L’article 14 de la loi du 24 décembre 2021 visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle, dite « loi Rixain », a instauré une obligation de représentation équilibrée entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des entreprises employant au moins 1 000 salariés pour le troisième exercice consécutif, accompagnée d’une obligation de transparence en la matière.

Elle vient ainsi étendre aux comités exécutifs et de direction les obligations paritaires dans les conseils d’administration, prévues dès 2011 par la loi Copé-Zimmerman.

Les entreprises qui emploient au moins 1 000 salariés doivent désormais déclarer leurs écarts éventuels de représentation entre les femmes et les hommes parmi leurs cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes sur un site internet dédié : Représentation équilibrée.

Voir les résultats des entreprises liées aux obligations de loi Rixain pour 2023

La prochaine étape interviendra en 2027. Les entreprises devront alors atteindre un objectif minimal de 30 % de femmes et d’hommes cadres dirigeants et de 30 % de femmes et d’hommes membres d’instances dirigeantes à partir du 1er mars 2027. Cet objectif sera porté à 40 % à partir du 1er mars 2030.

Le palmarès de la féminisation des instances dirigeantes du SBF 120

Grâce à la loi Copé-Zimmerman, les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 se sont spectaculairement féminisés, passant d’à peine 10% de femmes en 2009 à 64,4% aujourd’hui. La France se hisse ainsi à la 1ère  marche du podium européen et au 2ème rang mondial.

Pour encourager la poursuite du développement de la parité dans les entreprises, le ministère en charge des droits des femmes publie depuis 2013 le Palmarès de la féminisation des entreprises du SBF 120 (plus grandes sociétés cotées en bourse). Il récompense les plus vertueuses en matière de féminisation de leurs instances dirigeantes et de politique en matière de mixité. Ce classement est établi à partir de données chiffrées transmises par les entreprises de manière volontaire et déclarative.

Le 7 novembre 2022, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et hommes a dévoilé les résultats de la 9ème édition du Palmarès, et constaté une nouvelle progression des indicateurs de représentation et un taux de participation record des entreprises, confirmant leur engagement croissant en faveur de l’égalité professionnelle.

Consulter les résultats du 9ème Palmarès de la féminisation des instances dirigeantes des entreprises du SBF 120

Promouvoir l'insertion économique des femmes et l'entrepreneuriat des femmes

L’insertion professionnelle et l’autonomie économique des femmes constituent des enjeux sociétaux, sociaux et économiques essentiels. Enjeu de justice sociale et condition de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, ces questions revêtent aussi des dimensions importantes de performance économique et d’attractivité des organisations professionnelles. Favoriser l’entrepreneuriat féminin et l’insertion des femmes sur le marché du travail est donc au cœur des préoccupations du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes.

Favoriser l'insertion économique des femmes

L'accord-cadre État-Pôle emploi 2021-2024

Depuis 2013, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et le ministère du Travail signent avec Pôle emploi un accord-cadre en faveur de l’insertion économique des femmes et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Combinant une approche nationale et territoriale, cet accord-cadre a été renouvelé une quatrième fois en 2021 pour la période 2021-2024 avec l’objectif de renforcer la gouvernance nationale et locale de la politique de l’égalité femmes-hommes en matière d’emploi, de lutter contre les stéréotypes sexistes, de favoriser la mixité des métiers et de faciliter le retour à l’emploi des femmes.

Les services emploi dans les CDIFF

L’objectif principal des services emploi/BAIE (bureau d’accompagnement individualisé vers l’emploi) est de proposer un accompagnement individuel et/ou collectif destiné aux femmes qui sont les plus éloignées de l’emploi (qu’elles soient victimes de violences, primo-arrivantes ou à la tête d’un foyer monoparental) dans leur démarche d’insertion socioprofessionnelle par la levée des freins périphériques à l’emploi. Ils apportent une réelle plus-value par leur complémentarité avec le service public d’insertion et d’emploi de droit commun. En 2023, 83 CIDFF sur 98 existants sont pourvus d’un service emploi/BAIE.

Le Plan interministériel Toutes et tous égaux 2023-2027 prévoit de continuer à les développer afin de proposer un accompagnement à l'insertion professionnelle à toutes les femmes, notamment les femmes victimes de violences et/ou très précaires, et de couvrir tous les territoires, notamment ruraux.

Permettre l'articulation des temps de vie

Le partage inégal des responsabilités domestiques entre les femmes et les hommes conduit les femmes à aménager leur vie professionnelle pour pouvoir mener de front emploi et vie familiale. Cet état de fait engendre des conséquences sur leur rémunération et le déroulement de leur carrière à long terme, renforçant les inégalités économiques entre les femmes et les hommes : ainsi, en 2020, seules 48 % des mères en couple avec trois enfants ou plus sont en activité quand au moins un des enfants est âgé de moins de trois ans. Pour les mères de famille monoparentale, le taux d’activité chute à 42 % lorsqu’elles ont deux enfants ou plus, dont au moins un a moins de 3 ans (Insee). 

Parce qu’il contribue à une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et un rééquilibrage des tâches parentales entre les femmes et les hommes a durée du congé paternité et d’accueil de l’enfant a été doublée. Depuis le 1er juillet 2021, elle est désormais de 28 jours contre 14 auparavant.

Par ailleurs, la présence d’enfants demeurant un frein à l’emploi et à l’avancement professionnel pour les femmes, l’accès à des modes de garde abordables et adapté à toutes les étapes de la vie de l’enfant est donc un enjeu majeur et une priorité du Gouvernement. 

À l’occasion de la Conférence sociale en octobre 2023 une concertation avec les partenaires sociaux a été engagée en vue de réformer le congé parental et de le rendre plus attractif, pour les femmes et les hommes.

Pour en savoir plus sur le site du ministère des Solidarités et des Familles

Toutes et tous égaux !

Parce que la parentalité peut être vecteur d’inégalités dans le couple et dans la sphère professionnelle, il est nécessaire de continuer à lever les freins liés à la conciliation entre emploi et parentalité. Le Plan Toutes et tous égaux prévoit de : 

  • Améliorer les congés maternité et paternité, notamment en diminuant, de dix mois à 6 mois, la durée d’affiliation nécessaire avant de pouvoir percevoir une indemnisation et en menant une réflexion sur les minimums versés ;
  • Engager un dialogue avec les partenaires sociaux visant à augmenter le nombre d’autorisations d’absence pour le coparent qui souhaite assister aux rendez-vous médicaux prénataux.

Mobilisés en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes : appel à projet doté de 500 000 euros

Si chaque territoire d’Outre-mer est unique, en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, des enjeux communs et spécifiques apparaissent bien distincts de l’Hexagone : les inégalités économiques entre les femmes et les hommes y sont notamment plus marquées.

Pour répondre à cet enjeu, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer ont lancé conjointement un appel à projet doté de 500 000 euros le 27 juillet 2023. Il comporte un axe spécifique sur l’autonomisation économique des femmes et l’accès aux droits, par le développement de solutions de proximité pour favoriser notamment l’entrepreneuriat, et par la mise en œuvre de dispositifs « d’aller vers » pour agir au plus près des femmes.

Consulter la liste des 38 lauréats

Le Fonds social européen (FSE+)

L’égalité entre les femmes et les hommes est un droit fondamental, inscrit dans les traités sur l’Union Européenne (articles 2 et 3) et sur le fonctionnement de l’Union Européenne (articles 8, 19, 153 et 157). Ce principe est mis en application à travers sept directives européennes actuellement en vigueur. Principe d’intervention des fonds structurels et d’investissement (FESI) lors de la programmation 2014-2020, la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes a été reconduite pour la programmation 2021-2027.

Le Fonds social européen (FSE+), instrument de promotion de l'emploi et de l'inclusion sociale, constitue une source de financement possible pour des actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. 

Pour 2021-2027, le sujet égalité femmes-hommes s’inscrit indirectement dans les 7 priorités du programme :

  • Favoriser l’insertion professionnelle et l’inclusion sociale des personnes les plus éloignées du marché du travail et des plus vulnérables/ou des exclus
  • Insertion professionnelle des jeunes et appui à la réussite éducative
  • Améliorer les compétences et les systèmes d'éducation et de formation pour mieux accompagner les mutations économiques
  • Promouvoir un marché du travail inclusif et un environnement de travail adapté et sain
  • Aide matérielle aux plus démunis
  • Favoriser l’innovation sociale et l’essaimage de dispositifs innovants
  • Réponse aux défis spécifiques des régions ultrapériphériques

Dans le Programme opérationnel national FSE, 30 millions d’euros (cinq millions au niveau national et 25 millions au niveau régional) ont été réservés pour développer des actions promouvant la mixité des métiers et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. 

Faciliter l'accès à l'entrepreneuriat pour les femmes

En 2022, les femmes ne représentaient que 37 % des créateurs d'entreprises, proportion quasi stable depuis 2015. Alors que l’indépendance économique des femmes est un levier majeur pour accéder à l’égalité, les freins au développement de l’entrepreneuriat par les femmes demeurent réels.

Un accord-cadre en faveur de l'entrepreneuriat par les femmes d'État-Bpifrance

Face à cet état des lieux, l’État et Bpifrance ont décidé de renforcer leurs efforts pour encourager et accompagner la création et la reprise d’entreprises par les femmes, en signant le 5 mars 2021 le 4e accord-cadre en faveur de l’entrepreneuriat par les femmes.

Couvrant la période 2021-2023, cet accord renouvelle le niveau d’ambition concernant l’accompagnement à la création/reprise et à la croissance d’entreprises dirigées par des femmes, l’accroissement des financements, la lutte contre les stéréotypes de genre et la coordination des acteurs de l’écosystème de l’entrepreneuriat par les femmes.

Les deux réseaux bancaires historiques, BNP Paribas et les Caisses d’Epargne, adhèrent à ce nouvel accord via une charte d’engagement. Cette dernière permet d’accueillir toute structure financière qui souhaite participer au développement de l’entrepreneuriat par les femmes.

L’accord est décliné dans les territoires par la mise en œuvre de plans d’actions régionaux pour l’entrepreneuriat des femmes (PAREF) pour favoriser la création d’entreprises par les femmes dans lesquels pourront être financés les associations d’accompagnement des porteuses de projet, les incubateurs et les pépinières d’entreprise. À ce jour, dix régions mettent en œuvre un PAREF.

Les dispositifs et instruments d'accompagnement et de financement

Afin d’accompagner les créatrices d’entreprises, les pouvoirs publics soutiennent financièrement les réseaux de mentorat et d’accompagnement à la création et reprise d’entreprises.

L’offre de financement actuelle est abondante et diversifiée. Au-delà des dispositifs de droit commun, de nombreux acteurs en lien avec les pouvoirs publics accompagnent les créatrices d’entreprise dans l’accompagnement et le financement de leur projet tels que l’ADIE, France Active, Initiative France, Force Femmes.

Il existe aussi des dispositifs spécifiques pour les femmes entrepreneures, comme la « Garantie EGALITE Femmes », mise en place par le réseau France Active cible plus particulièrement sur les femmes demandeuses d’emploi ou en situation de précarité, qui souhaitent accéder au crédit bancaire pour financer la création et la reprise d’entreprises.

En savoir plus sur la garantie EGALITE femmes

Toutes et tous égaux ! 

La création d’entreprise est un levier puissant d’emploi, d’innovation et d’émancipation. Pour soutenir les femmes qui entreprennent, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de : 

  • Développer un programme « Une entrepreneure, une mentor ». Ce programme permettra aux créatrices d’entreprises d’être suivies, en ligne, par une ou un mentor gratuitement pendant un à deux ans ;
  • Mesurer les écarts de représentation entre les femmes et les hommes parmi les créateurs et les repreneurs d’entreprises. Aller plus loin en examinant les causes – notamment financières – de ces écarts par la publication d’un baromètre annuel de l’entreprenariat féminin.

Exiger l'exemplarité dans la fonction publique

Représentant 20 % de l’emploi en France, la fonction publique se doit d’être exemplaire en matière d’égalité professionnelle.

Bien que les trois versants de la fonction publique comptent 62 % de femmes parmi leurs agents, des différences de situation sont constatées entre les femmes et les hommes, notamment dans leurs parcours professionnels.

La fonction publique s’engage pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. L’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique du 30 novembre 2018, renforcé par la loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019 et le décret du 5 mai 2020, pose les fondations de la politique d’égalité professionnelle : 

  • Depuis fin 2019, tous les employeurs publics (les ministères et leurs établissements publics, les collectivités territoriales et les EPCI de plus de 20 000 habitants, et tous les établissements publics de la fonction publique hospitalière) ont l’obligation de mettre en œuvre un plan d’action pluriannuel sur l’égalité professionnelle ;
  • Les organismes publics s’engagent dans la démarche de labellisation Egalité professionnelle. À ce jour, 41 organismes publics et l’ensemble des ministères sont labellisés ;
  • Des référents égalité sont nommés pour faire vivre la politique égalité au plus près des agents ;
  • Des dispositifs de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement et d’agissement sexistes ont été mis en œuvre ; 
  • La parentalité est mieux prise en compte dans l’avancement des agents (les femmes étant très majoritairement concernées).

Par ailleurs, la loi du 19 juillet 2023 visant à renforcer l'accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique a pour objectif d’accélérer la féminisation de la haute fonction publique. Elle porte à 50 % le quota obligatoire de primo-nominations féminines aux emplois supérieurs et de direction. Par ailleurs, cette loi instaure un Index de l'égalité professionnelle applicable aux trois versants de la fonction publique.

En savoir plus sur le site du ministère de la Transformation et de la Fonction publique

Toutes et tous égaux !

Au-delà des mesures déjà opérationnelles, et afin d’assurer l’égalité professionnelle dans le secteur public, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de : 

  • Négocier un nouvel accord égalité professionnelle dans la fonction publique ;
  • Soutenir les dispositifs ministériels encourageant l'égalité professionnelle, notamment par l'extension du programme Talentueuses (délégation interministérielle à l'encadrement supérieur de l'État) ;
  • Généraliser l’inclusion d’un objectif dédié à l’égalité professionnelle dans le compte-rendu d’évaluation professionnelle des corps ou cadres d’emplois relevant de l’encadrement supérieur à compter de 2024 ;
  • Renforcer la communication et l’information des agents publics des trois versants portant sur l’égalité professionnelle et les violences sexistes et sexuelles (référents égalité professionnelle, les dispositifs de signalement, etc.).

Par leur statut d’employeurs, par la définition et la mise en œuvre de leurs politiques publiques, par leur connaissance et leur capacité d’animation des territoires, elles les collectivités locales sont un véritable moteur de l’action publique pour l’égalité.

La loi du 4 août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes prescrit ainsi aux collectivités territoriales et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de plus de 20 000 habitants de présenter, dans le cadre des débats budgétaires, un rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

Favoriser la mixité des filières et des métiers

Aujourd'hui, seuls 20 % des travailleurs exercent un métier « mixte » (au sein duquel les parts d’hommes et de femmes sont situées entre 40 et 60 %), un taux très faible, bien qu’ayant doublé depuis le milieu des années 1980.

Cette ségrégation professionnelle est liée aux effets d’une persistance de parcours scolaires très différenciés selon les sexes, notamment en raison de stéréotypes de genre et au fonctionnement du marché du travail.

Dans leur étude « Les métiers en 2030 », France stratégie et la DARES identifient plusieurs métiers en tension à prédominance masculine, tels les métiers du bâtiment, du transport et de la logistique, mais aussi d’autres métiers en tension à prédominance féminine, tels les métiers d’aide et de soins aux personnes, les métiers d’enseignants et les personnels de ménage.

Accompagner les femmes vers des métiers à prédominance masculine et les hommes vers des métiers à prédominance féminine est donc un enjeu essentiel pour permettre d’élargir le vivier des candidatures potentielles, répondre aux transformations du marché du travail et aux besoins des acteurs économiques.

Pour lutter contre les stéréotypes de sexe genre qui conditionnement et freinent les parcours dès le plus jeune âge, les ministères en charge de politiques éducatives (Éducation nationale, Culture, Sports, Armées, Agriculture) et le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes ont renouvelé pour la période 2019-2024 la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif, porteuse d’une série de mesures visant à favoriser une plus grande mixité des filières de formations et des métiers.

Consulter la page Transmettre la culture de l'égalité

En outre, la politique de mixité s’appuie, pour le marché du travail, sur plusieurs dispositifs :

  • La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale et la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle qui impose notamment la parité au sein des fédérations sportives, des mutuelles ou de tout autre secteur de la vie sociale des salariés ;
  • La loi du 17 août 2015 portant sécurisation des parcours et du retour à l’emploi qui prévoit notamment l’obligation pour les entreprises d’engager une négociation chaque année en faveur de « l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la mixité au travail » ;
  • La loi du 24 décembre 2021 visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle, qui prévoit, pour les établissements d’enseignement supérieur, l’obligation de publier des indicateur relatifs à la répartition des élèves par sexe et par filière.

Aujourd’hui, la faible représentation des femmes dans certaines filières et plus particulièrement dans les professions « STIM » (Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) génère un gigantesque manque à gagner en matière de croissance économique, d’innovation, de diversité de contenus et de créativité. Accélérer la mixité dans ce secteur est donc un enjeu évident et prometteur pour l’égalité professionnelle.

Pour cela, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes soutient des initiatives associatives et entrepreneuriales comme Social Builder, qui forme les femmes aux compétences digitales et les oriente puis les insère dans les métiers du numérique.

Toutes et tous égaux ! 

Le numérique n’est pas le seul secteur d’avenir où la mixité des métiers doit être renforcée. Afin de promouvoir l’entrée des femmes dans les secteurs les plus masculinisés, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de : 

  • Favoriser la place des femmes dans le secteur industriel, notamment en relançant et en dynamisant le collectif Industri’elles au sein du Conseil national de l’industrie, en organisant un événement annuel dédié à la mixité dans le cadre du salon « Global Industrie » et en augmentant le nombre d’évènements labellisés mixité dans le cadre de la Semaine de l’industrie ;
  • Dans le secteur de la défense, lancer un nouveau plan Mixité visant à recruter, fidéliser et promouvoir les femmes militaires au sein du ministère des Armées ;
  • Renforcer la place des femmes dans l’économie numérique en développant les dispositifs d’accélérateur et d’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin notamment par le mentorat ;
  • Diversifier les opportunités en intégrant les enjeux de la mixité des métiers au futur marché du conseil en évolution professionnelle et en portant une attention particulière à la promotion professionnelle des femmes dans le cadre du développement de la VAE ;
  • Apporter un accompagnement global à 10 000 jeunes femmes désirant poursuivre des études supérieures dans les filières de la tech et du numérique en agissant sur l'ensemble des freins identifiés : ressources financières, confiance en soi, réseaux (programme « Tech pour toutes »).