Transmettre la culture de l’égalité

Publié le | Temps de lecture : 17 minutes

La culture de l’égalité passe par l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes : elle vise à lutter contre les stéréotypes de sexe et les représentations sexistes dans tous les domaines où ils risquent de renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes, notamment dans l’éducation et l’orientation professionnelle, et plus généralement auprès de la jeunesse. Dans tous les secteurs et à chaque étape de la vie, la transmission de la culture de l’égalité est la pierre angulaire indispensable à la construction d’une société réellement égalitaire. 

Enseigner l’égalité entre les filles et garçons à l’école 

La Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif 

En agissant à la fois auprès des personnels enseignants et d’éducation, des parents et des élèves, la politique d’égalité menée par le ministère de l’Éducation nationale, promeut l’égalité entre les filles et les garçons afin de déconstruire les stéréotypes qui se mettent en place dès le plus jeune âge et influent sur la manière dont les garçons et les filles construisent au fil des ans leur identité et leur parcours scolaire puis professionnel.

La Convention pour l’égalité entre les filles et les garçons et entre les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019-2024), signée en novembre 2019engage, pour une durée de cinq ans, tous les ministères ayant la responsabilité de politiques éducatives (Éducation nationale, Enseignement supérieur et RechercheArméesCulture et Agriculture) ainsi que le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Elle repose sur cinq grands axes d’intervention  :

  • un pilotage de la politique de l’égalité au plus près des élèves et des étudiants ;

  • la formation de l’ensemble des personnels ;

  • la transmission d’une culture de l’égalité et du respect mutuel ;

  • la lutte contre les violences et cyberviolences sexistes et sexuelles ;

  • une politique d’orientation en faveur d’une plus grande mixité des filières et métiers.

La Convention est déclinée dans 10 régions (impliquant 17 académies) afin que ces principes soient mis en œuvre au plus près des territoires. 

À l’issue d’un bilan qui sera dressé au printemps 2025, une nouvelle convention sera signée au second semestre pour une période de cinq ans. 

Lutter contre le poids des stéréotypes sur les parcours scolaires et l’orientation professionnelle

Dès l’école primaire, les filles réussissent mieux que les garçons : elles obtiennent de meilleurs résultats scolaires, redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé. Elles n’ont pourtant pas les mêmes parcours scolaires à la fin du collège : quels que soient leur milieu social d’origine ou leur réussite scolaire, les filles s’orientent davantage vers l’enseignement général et technologique que vers l’enseignement professionnel. Dans l’enseignement général et technologique, elles délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques. Après le baccalauréat, les filles représentent seulement 41 % des élèves inscrits dans les classes préparatoires aux grandes écoles. La part des femmes inscrites dans les filières universitaires de lettres et sciences humaines est de 70 %, contre 44 % dans les formations scientifiques. Seulement 29 % suivent des formations d’ingénieurs. Cependant, elles sont 67 % dans les formations de santé et 66 % en sciences de la vie, de la santé, de la terre et de l'univers (source : ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, données 2022-2023).

Filles et garçons, femmes et hommes continuent d’être influencés par des schémas stéréotypés, qui ont une incidence sur leur orientation et leur insertion dans l’emploi.

Pour contrer ces stéréotypes, de nombreuses initiatives existent pour promouvoir les métiers peu mixtes, auprès des filles et des garçons, notamment dans les filières d’avenir. 

À l’occasion du salon mondial Vivatech en juin 2023, la Première ministre a annoncé le lancement du programme « Tech pour toutes » pour attirer les talents féminins dans le secteur de la technologie. Mesure du Plan interministériel « Toutes et tous égaux », ce programme a pour objectif d’accompagner, d’ici 2027, 10 000 jeunes femmes de 15 à 25 ans souhaitant commencer ou poursuivre des études supérieures dans le numérique, en leur offrant un soutien dans leur orientation, dans l’accès aux formations visées et dans leur insertion professionnelle. La coordination et l’animation du programme sont confiées à la Fondation Inria, sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La plateforme TechPourToutes sera ouverte au printemps 2025 pour permettre aux lycéennes et étudiantes de s’inscrire, de s’informer, de mûrir leur projet et d’interagir avec l’ensemble de leur communauté. 

La Semaine de l'Industrie invite le grand public et notamment les jeunes à découvrir le secteur industriel et ses métiers. La treizième édition s’est tenue du 18 au 24 novembre 2024. Sur près de 7 400 événements organisés partout en France, 924 visaient spécifiquement à renforcer la mixité des métiers et à promouvoir auprès des jeunes filles les opportunités de carrière dans le secteur de l’industrie. Partenaire de cet événement, l’association Elles bougent a proposé plus de 200 événements en partenariat avec une centaine de grands groupes industriels, tels que Vinci, ArianeGroup, Airbus, Safran, Air France, la SNCF, Renault ou encore Engie…

Initiées et portées par l’association Femmes@Numérique, les troisièmes Assises nationales de la féminisation des métiers et des filières du numérique se sont tenues le mardi 4 février 2025. Cette édition a permis de réaffirmer l’enjeu de la féminisation du secteur, en mobilisant tout l’écosystème au service d’un numérique plus inclusif : entreprises, associations, femmes et hommes de la tech, acteurs de l’éducation, etc.

Le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations soutient aussi de nombreuses initiatives portant sur la mixité des métiers, la diffusion de la culture de l’égalité et l’orientation des filles dans des filières fortement occupées par des hommes, notamment dans les métiers techniques, scientifiques et du numérique. Le ministère soutient également, aux niveaux national et local, des projets visant à promouvoir la culture entrepreneuriale et la réussite au féminin en milieu scolaire, ainsi que des actions de sensibilisation à l’égalité filles-garçons et à la lutte contre les stéréotypes de genre dans les établissements scolaires.

Encourager les comportements responsables et sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles

Toutes et tous égaux ! 

Pour promouvoir la culture de l’égalité dès l’école, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de 

  • mettre en place des objectifs cibles de mixité dans les enseignements de spécialité maths et physique-chimie en première, ainsi que l’option maths expertes en terminale ;

  • généraliser la labellisation Égalité filles-garçons des collèges et des lycées ;

  • sensibiliser les éditeurs de manuels aux enjeux d’égalité et de représentation des femmes dans les manuels scolaires ;

  • sensibiliser les membres des jurys de l’Éducation nationale aux biais et stéréotypes sexistes affectant l’égalité des chances ;

  • soutenir des actions en faveur de l'égalité filles-garçons lors des temps périscolaires et extrascolaires.

L'éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EAS) vise à transmettre aux élèves des connaissances et des valeurs fondamentales pour les accompagner dans leur développement personnel et relationnel. Elle contribue à la prévention des discriminations, à la promotion de l'égalité entre les filles et les garçons, ainsi qu'à la lutte contre les violences et le harcèlement.

Depuis la loi du 4 juillet 2001, l'EAS est une obligation légale pour tous les établissements scolaires. Elle doit être dispensée au moins trois fois par an et adaptée à l'âge des élèves. En février 2025, un programme adapté et progressif a été publié. Il fixe des objectifs clairs pour chaque niveau :

  • Dans le premier degré (maternelle et élémentaire) : les enseignements portent exclusivement sur la vie affective et relationnelle, sans aborder la sexualité. Il s’agit d’apprendre à se connaître et à connaître son corps, favoriser le bien-être et l'expression, inculquer le respect des autres, prévenir les violences.

  • Dans le second degré (collège et lycée) : les thématiques sont plus approfondies. Il s’agit également de transmettre des connaissances sur la sexualité et la santé, d’y inclure des notions biologiques d’anatomie et de reproduction, de prévention des risques, ainsi que des notions liées aux droits humains. 

Les enseignants peuvent animer ces séances, mais ils peuvent également faire appel à d'autres professionnels qualifiés, comme ceux des EVARS (espaces de vie affective, relationnelle et sexuelle) dont la moitié sont portés par le Planning familial.

Toutes et tous égaux ! 

Tous les membres de la communauté éducative participent à la construction individuelle et sociale des enfants et des adolescents. Afin de les soutenir dans la mise en œuvre de l’éducation à la sexualité, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de 

  • déployer un plan de formation du personnel de l’Éducation nationale et diffuser des ressources pédagogiques pour faciliter la mise en œuvre des séances d’éducation à la sexualité par les équipes pédagogiques ;

  • réaliser et publier chaque année une enquête quantitative, qui permettra d’évaluer la mise en œuvre des séances d’éducation à la sexualité. 

Diffuser la culture de l’égalité auprès de toute la jeunesse

Le Service civique

Engagement volontaire au service de l’intérêt général ouvert aux 16-25 ans, accessible sans condition de diplôme, le Service civique offre à toute personne volontaire l’opportunité de s’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une mission d’intérêt général, en France ou à l’étranger, auprès d’une personne morale agréée.

Vecteur de l’insertion des jeunes à travers leur engagement, il a vocation à faire émerger une génération de citoyennes et de citoyens engagés souhaitant consacrer du temps au service de la collectivité à travers une expérience reconnue et valorisée dans leur parcours d’insertion sociale et professionnelle.

De nombreuses associations du champ des droits des femmes accueillent chaque année des services civiques.

Toutes et tous égaux ! 

Afin de diffuser la culture de l’égalité auprès des enfants et des adolescents à l’école, mais aussi autour de l’école et en dehors de l’école, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de 

  • prolonger l’action de l’école dans le périscolaire et l’extrascolaire pour un continuum de l’égalité. Un appel à projet à destination des associations en faveur de l’égalité a permis de sélectionner 10 projets, portés par des acteurs de terrain (associations, collectivités territoriales ou structures d’accompagnement des jeunes) qui ont démarré en septembre 2024, pour une durée de 3 ans. Ils visent à sensibiliser et former les professionnels à l’égalité filles-garçons, à la déconstruction des stéréotypes de genre, à la prévention des violences sexistes et sexuelles, mais aussi à encourager et favoriser la mixité dans les pratiques culturelles, sportives et de loisirs des jeunes ;

  • inciter les collectivités à développer des collections et médiations promouvant l’égalité entre les femmes et les hommes dans le cadre des politiques contractuelles entre l’État et les collectivités sur la lecture publique.

Promouvoir la place des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport

La pratique sportive féminine diffère encore sensiblement de la pratique masculine, qu’il s’agisse des disciplines choisies, de l’intensité des activités, des lieux de pratique ou encore de l’engagement dans la compétition. Les femmes sont également encore largement sous-représentées dans les instances dirigeantes, aux postes d’encadrement technique, de fonction d’arbitrage ou de juge.

Dans ce contexte, le ministère des Sports poursuit l’objectif d’une plus grande égalité entre les femmes et les hommes dans le sport, que ce soit dans l’accès aux pratiques sportives, aux métiers du sport, aux responsabilités ou à la médiatisation du sport. Il est également engagé dans la lutte contre toutes les formes de discriminations dans le sport, y compris le sexisme et les violences faites aux femmes.

Le Label « Terrain d’égalité » pour les grands événements sportifs internationaux

Créé par le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, le ministère des Sports et la Délégation interministérielle aux grands événements sportifs (DIGES), en collaboration avec de nombreux acteurs du monde sportif, le label « Terrain d’égalité » est une mesure du Plan Héritage de l’État pour les Jeux olympiques et paralympiques : « Faire mieux grâce aux Jeux ». 

Ce label s’adresse aux organisateurs de grands événements sportifs internationaux et vise à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et à lutter contre toutes les formes de discriminations et contre les violences sexistes et sexuelles, avant et pendant les événements sportifs. Il propose une méthodologie clé en main pour tous les organisateurs de grands événements sportifs internationaux se déroulant sur le territoire national.

En 2023, les organisateurs de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été les premiers à obtenir cette labellisation attestant de l’exemplarité de ces événements sportifs en matière d’inclusion et de diversité.

À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, plusieurs organisateurs de grands événements sportifs internationaux ont annoncé leur candidature au label Terrain d’Égalité, notamment les Championnats du monde de badminton à Paris, les Championnats d’Europe de cyclisme sur route en Auvergne-Rhône-Alpes (2025) ou encore France 2030, Jeux olympiques et paralympiques d’hiver organisés dans les Alpes françaises.

La féminisation des instances dirigeantes sportives

La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a permis de faire progresser considérablement la féminisation des instances dirigeantes des fédérations sportives agréées, en introduisant une évolution vers la parité dans les modalités de désignation des représentants. Elle garantit ainsi un minimum de représentation de 25 % pour les deux sexes, et impose la parité à toutes les fédérations ayant déjà atteint ce quota. 

Dans ce contexte, la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France prévoit d’instaurer une parité dans les instances dirigeantes sportives, aussi bien à l’échelon national et régional que dans les bureaux des comités nationaux olympiques et paralympiques. Ainsi, à compter du 1er janvier 2024, lors des renouvellements de leurs mandants, les instances nationales devront compter 50 % de femmes. Cette parité sera étendue aux fédérations régionales à compter du 1er janvier 2028.

Faire progresser la médiatisation du sport féminin

Selon l’étude de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) parue en 2023 sur le poids des retransmissions de compétitions sportives féminines à la télévision entre 2018 et 2021, la part des diffusions de « sport féminin » dans les retransmissions sportives reste toujours largement inférieure à la part du « sport masculin ». Sur les chaînes gratuites généralistes, la part de « sport féminin » varie selon les années entre 5,5 % et 17,5 %, entre 7 % et 10 % sur la chaîne l’Équipe, et entre 3 % et 6 % sur les chaînes payantes. 

Conformément à sa mission de veiller à une juste représentation de la diversité de la société française à la télévision, l'Arcom propose chaque année depuis 2014 une opération de médiatisation du sport féminin, « Sport féminin toujours », incitant les chaînes de télévision et les radios à diffuser des retransmissions sportives et à organiser des débats avec des sportives ou femmes dirigeantes d’institutions sportives. 

À l'occasion du lancement de la 11e édition de la campagne « Sport Féminin Toujours » en janvier 2025, l'Arcom a publié une étude sur la représentation des femmes dans les médias pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ainsi, sur l’ensemble des Jeux de Paris :

  • 37 % du volume horaire de retransmissions d’épreuves concernait du sport féminin 

  • on décomptait 19 % de temps de parole pour les commentatrices sur l’ensemble des épreuves des Jeux diffusées en linéaire 

  • une majorité de téléspectateurs déclarent avoir regardé autant de compétitions féminines que masculines.

Promouvoir la place des femmes dans les secteurs et contenus culturels et médiatiques 

Par les représentations qu’elle véhicule, la culture joue un rôle majeur en matière de lutte contre les stéréotypes sexistes mais elle reste elle-même marquée par des inégalités persistantes. 

Dans le secteur culturel, et alors qu’elles sont majoritaires dans l’enseignement supérieur de la culture, les femmes sont sous-représentées aux postes de direction. Ce déséquilibre se retrouve dans les programmations culturelles et les consécrations artistiques : par exemple, depuis 1976, seulement 8 % des films primés aux César ont été réalisés par des femmes, mais aucun de 2010 à 2023. Seulement 10 % des artistes récompensés pour le meilleur album aux Victoires de la musique depuis 1985 sont des femmes. De 2020 à 2023, la part des femmes sélectionnées aux Molières est de 39 % parmi les metteurs en scène et de 50 % parmi les auteurs. Elles sont respectivement 44 % et 67 % parmi les personnes primées de 2020 à 2023 (18 % de metteuses en scène et 18 % d’autrices parmi les personnes primées depuis 1987).

La feuille de route du ministère de la Culture

Le ministère de la Culture développe depuis 2017 une politique volontariste en matière de promotion de l’égalité femmes-hommes ; celle-ci de décline autour de quatre axes définis dans sa feuille de route 2023-2027 :

  • Axe 1 : promouvoir un égal accès aux responsabilités et opportunités professionnelles ainsi qu’aux financements ;

  • Axe 2 : Poursuivre la lutte contre les violences et le harcèlement à caractère sexuel et sexiste dans la culture ;

  • Axe 3 : Instaurer une culture de l’égalité dans l’ensemble du secteur culturel ;

  • Axe 4 : Améliorer la place des femmes dans les programmations et les contenus artistiques et culturels.

Les actions du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes

Chaque année, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes soutient des projets d’envergure nationale qui visent à :

  • accompagner la carrière des femmes dans le secteur culturel (notamment aux postes à responsabilités) et favoriser la mixité des métiers, notamment à travers le soutien à des programmes de mentorat dans le secteur de la musique et de la danse, ou encore au développement d’annuaires professionnels ;

  • donner une plus grande visibilité aux parcours et aux créations des femmes, en diffusant davantage d’œuvres de femmes, et en promouvant la présence des femmes dans les programmations. Le ministère soutient également les actions du Mouvement HF, notamment via les Journées du Matrimoine ;

  • lutter contre les stéréotypes sexistes et développer une culture de l’égalité, dès le plus jeune âge.

Lutter contre les inégalités de représentation dans les médias

Dans le champ des médias, la question de la représentation des femmes est centrale : en 2023, le taux de présence des femmes sur les antennes de télévision et radio était de 43 %, pour un temps de parole de 34 %. Les médias peuvent aussi être vecteurs de stéréotypes et d'images dégradantes, notamment à la télévision ou dans les publicités, mais aussi sur Internet.

Le législateur a confié à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) la mission de contribuer aux actions en faveur de la cohésion sociale et à la lutte contre les discriminations dans le domaine de la communication audiovisuelle. Dans ce cadre, l'Arcom veille à une juste représentation des femmes et des hommes à la télévision et à la radio, ainsi qu’à l’image des femmes dans les programmes, en luttant notamment contre les stéréotypes et les préjugés sexistes, les images dégradantes, la représentation des violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple.

L’Arcom s’est vu également confier une mission de veille sur les représentations des femmes à la télévision et à la radio. La loi du 24 juin 2020 visant à lutter contre les contenus haineux sur internet a créé un Observatoire de la haine en ligne au sein de l’Arcom, chargé du suivi et de l’analyse de l’évolution des contenus haineux sur les réseaux sociaux, de prévention auprès des jeunes des images choquantes, dégradantes ou/et pornographiques, de promotion de l’image des femmes.

Toutes et tous égaux ! 

Pour faire des médias un vecteur de la culture de l’égalité, le Plan Toutes et tous égaux prévoit de 

  • conditionner l'attribution des aides financières par le CNC pour la production d'œuvres audiovisuelles à la fourniture, par le producteur, d'un formulaire spécifique permettant de connaître le nombre d'hommes et de femmes occupant des postes clés de la production de l'œuvre ;

  • inciter les chaînes et rédactions médias (TV, presse écrite, radio) à signer la Charte élaborée par l'association Femmes journalistes de sport pour davantage d’égalité dans les rédactions sportives.

Encourager la parité politique

Depuis les années 2000, grâce à une combinaison de dispositifs incitatifs et contraignants, de réels progrès ont été réalisés en matière de représentation des femmes dans les scrutins électoraux et dans l’exercice des fonctions législatives. Le principe de l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives a été consacré dans la Constitution par la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999, principe solennellement réaffirmé lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 par son inscription à l’article 1er de la loi fondamentale – « la loi favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives »  – et dans son article 4 – « Les partis et groupements politiques […] contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l’article 1er dans les conditions déterminées par la loi ».

Parmi les dispositifs incitatifs, des sanctions financières en cas de non-respect des règles de parité ont été instaurées par la loi du 6 juin 2000 tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Elle prévoit une retenue sur la dotation de l’État aux partis politiques qui ne respectent pas la parité des investitures lors des élections législatives. Afin de renforcer l’effet incitatif de la mesure, la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes a doublé le montant des retenues financières à compter de 2017.

La loi du 6 juin 2000 contraint par ailleurs les partis politiques à présenter un nombre égal d’hommes et de femmes pour les élections régionales, municipales, sénatoriales et européennes pour voir leurs listes enregistrées. En étendant ces obligations paritaires aux communes de plus de 3 500 habitants, aux régions et aux cantons, la loi du 31 janvier 2007 tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives impose de féminiser davantage les exécutifs locaux. La loi du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires et modifiant le calendrier électoral renforce ces dispositions contraignantes en instaurant le scrutin binominal paritaire pour les élections départementales et l’alternance stricte femmes-hommes dans les scrutins de listes municipales et communautaires.

Cependant, dans les communes de moins de 1 000 habitants et les établissements publics de coopération intercommunale, où les règles paritaires ne s’appliquent pas, les femmes peinent à s’imposer : les conseils municipaux ne comptent en moyenne que 35 % de femmes, et seulement 17 % des maires sont des femmes. La loi « Engagement et Proximité » du 17 décembre 2019 prévoit ainsi la modification du Code électoral pour étendre l’égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives dans les communes et leurs groupements.

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