S’engager pour une diplomatie féministe

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 9 minutes

Qu’est-ce que la « Diplomatie féministe » ?

La France mène une diplomatie féministe. Elle s’attache à ce que l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes soit intégré dans tous les sujets internationaux : réduction des inégalités et développement durablepaix et sécurité, défense et promotion des droits fondamentauxenjeux climatiques et économiques

  • La diplomatie féministe française est présentée dans la Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022), renouvelée en 2025. Consulter le site du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

    La diplomatie féministe en action

    La Commission de la condition de la femme à New-York (CSW) 

    La CSW (Commission on the Status of Women), commission fonctionnelle du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité de genre et de l'autonomisation des femmes. Elle se réunit chaque année en mars à New York pour négocier et adopter par consensus des conclusions agréées sur une thématique spécifique. Chaque année, la France est à l’avant-garde des négociations du texte afin de porter des engagements ambitieux et inclusifs.

    La ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes conduit chaque année une délégation composée d’organisations de la société civile (OSC), de parlementaires et de personnalités qualifiées.

    En vue de la 69ème session de la CSW, en mars 2025, consacrée à l'examen et l'évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, la France a rendu compte des avancées réalisées en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans son rapport quinquennal d’évaluation.

    Le Laboratoire pour les droits des femmes en ligne

    Lancé le 8 mars 2024, le Laboratoire pour les droits des femmes en ligne (Laboratory for women’s rights online) est une plateforme d’échange et un incubateur de projets. Il vise à prévenir et lutter contre les violences fondées sur le genre, en ligne ou facilitées par la technologie. Cette initiative multipartite internationale, annoncée lors de la 78ème session de l’Assemblée Générale des Nations unies, réunit de nombreux acteurs : États, organisations internationales, autorités de régulation, organisations de la société civile, plateformes privées, entreprises privées, activistes, chercheurs et experts spécialisés dans les enjeux de genre et du numérique.

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    L’action de la France pour les droits et santé sexuels et reproductifs

    Les droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR) se sont progressivement imposés dans les débats au sein des enceintes internationales depuis les années 2000. Plusieurs enjeux majeurs s’y rattachent : la défense des droits humains et des libertés individuelles, la question de la santé publique, la promotion de l’égalité de genre et du développement durable des sociétés.

    En 2021, la France, en tant que co-leader de la coalition d’action du Forum Génération Egalité sur l’autonomie corporelle et les droits et santé sexuels et reproductifs, a pris plusieurs engagements en la matière. La France s’est engagée à consacrer 400 millions d’euros aux DSSR au cours des cinq années du Forum par le biais de différents programmes, tels que Supplies d’UNFPA ou le centre ODAS pour l’avortement sûr en Afrique de l’Ouest.

    En 2023, la France a lancé sa nouvelle Stratégie internationale en matière de droits et santé sexuels et reproductifs 2023-2027. Trois changements clés la distinguent de la précédente :

  • L’approche par les droits, plaçant les individus et leurs droits au centre de la stratégie ;

  • Six priorités thématiques qui guideront l’action de la France ;

  • Les DSSR, pierre angulaire de la diplomatie féministe française.

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    Le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF)

    Le 8 mars 2019, le président de la République annonçait la création du Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF). Co-piloté par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et l’Agence française de développement (AFD), ce fonds de 120 millions d’euros a été lancé le 15 juillet 2020 pour trois années afin de financer les organisations féministes de la société civile des pays partenaires de la politique de développement et de solidarité internationale de la France. En septembre 2023, la France a renouvelé son engagement en faveur de ces organisations. Elle a reconduit pour 5 ans le Fonds et doublé son enveloppe pour atteindre 250 millions d’euros, devenant ainsi le premier bailleur à soutenir les associations féministes dans le monde. 

    S’engager pour une aide publique française au développement favorisant l’égalité de genre 

    La France s’est engagée à ce que 100 % des projets et programmes de l’Agence française de développement (AFD) portent le marqueur « genre » de l’OCDE, et que 50 % des volumes annuels d’engagements de l’Agence française de développement aient l’égalité des genres pour objectif principal ou significatif. De plus, la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales promulguée le 4 août 2022, prévoit qu’« en 2025, 75 % des volumes annuels d’engagements de l’aide publique au développement bilatérale programmable française aient l’égalité entre les femmes et les hommes pour objectif principal ou significatif et 20 % pour objectif principal ».

    Mettre en œuvre le Forum Génération Égalité (FGE)

    Initié par ONU Femmes et co-présidé par la France et le Mexique, en lien avec la société civile et la jeunesse, le Forum Génération Égalité a été le rassemblement féministe mondial le plus important depuis la dernière conférence mondiale de l’ONU sur les femmes à Pékin en 1995. 

    Après un lancement à Mexico en mars 2021, le Forum Génération Égalité s’est tenu à Paris du 30 juin au 2 juillet 2021. Il a réuni des chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’organisations internationales, mais aussi des représentants et représentantes de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé pour prendre des engagements historiques et faire progresser durablement l’égalité entre les femmes et les hommes.

    Le Forum a permis de lancer un « plan d’accélération mondiale » en matière d’égalité entre les femmes et les hommes qui repose sur une série d’actions concrètes, ambitieuses et transformatrices, et comprend des engagements financiers pour un montant de 40 milliards de dollars.

    En savoir plus sur le Forum Génération Égalité

    Lutter contre les inégalités, une priorité de la présidence française du G7

    En 2019, la France a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes la priorité de sa présidence du G7. Le Sommet de Biarritz d’août 2019 a permis de mobiliser les pays du G7 autour de nouveaux engagements. Sur le fondement des propositions du Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes, les chefs d’Etats et de gouvernements du G7 ont notamment lancé le Partenariat de Biarritz, une coalition internationale rassemblant les États membres du G7 et à laquelle peuvent se joindre d’autres pays déterminés à lutter contre les inégalités de genre en adoptant un cadre législatif progressiste.

    Une norme internationale pour promouvoir l’égalité entre femmes et les hommes 

    Initiée par la France à l’issue du G7 en août 2019 et adoptée par plus de 60 pays, ISO 53800 est la première norme de référence internationale visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les types de structures, publiques ou privées.

    Lancée par l’Etat français, la norme ISO 53800 « Lignes directrices relatives à la promotion et à la mise en œuvre de l’égalité entre les femmes et les hommes et à l’empouvoirement des femmes » a été adoptée à l’unanimité en 2024 par plus de 60 pays.

    A qui est-elle destinée ?  

    A tous les types de structures publiques ou privées (entreprises, administrations, associations, ONG…), quels que soient leur taille, leur localisation, leur domaine d’activité et leur niveau d’engagement en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

    Que propose-t-elle ? 

  • des outils pour prendre en compte les enjeux d’égalité dans le milieu professionnel, dans toutes leurs dimensions : gouvernance, relations et conditions de travail, achats responsables, partenariats, actions de communication..

  • des bonnes pratiques, au-delà de la sphère professionnelle, comme par exemple :

  • engager les élèves d’un lycée à se questionner sur l’égalité entre les filles et les garçons ; 

  • éviter les stéréotypes de genre dans les actions publicitaires ;

  • lutter contre la précarité menstruelle ;

  • améliorer le congé parental ; 

  • sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles.

    Pour en savoir plus sur la norme ISO 53800 

    Promouvoir la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF)

    A la faveur de ses présidences du Comité des ministres du Conseil de l’Europe et du G7 en 2019, la France a lancé une campagne active de promotion de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmesauprès des États membres de l’organisation ne l’ayant pas encore ratifiée et auprès d’États tiers. 

    Le 17 octobre 2023, la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a présenté au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes le rapport rendant compte de la mise en œuvre des engagements de la France.

    Promouvoir l’égalité au niveau européen

    Au sein de l’Union européenne, l’action de la France s’inscrit dans la ligne de la Stratégie en faveur de l’Égalité hommes-femmes 2020-2025 présentée en mars 2020 par la Commission européenne, qui constitue le fil conducteur des actions de l’UE en matière de lutte pour l’égalité entre les sexes. La prochaine stratégie de l’Union européenne en faveur de l’égalité femmes-hommes est en cours l’élaboration. 

    La France promeut en outre l’adhésion du plus grand nombre d’États à la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (dite « Convention d’Istanbul »). Cette Convention pose un cadre juridique global visant à :

  • Prévenir les violences faites aux femmes, dont la violence domestique ;

  • Protéger et soutenir les femmes contre toutes les formes de violences fondées sur le genre ;

  • Poursuivre les auteurs de ces violences ;

  • Coordonner des politiques globales dans ce domaine.

    La France a rendu son rapport quinquennal sur la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul en juin 2024 et accueilli une visite d’évaluation du Groupe d'experts du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (GREVIO) en septembre 2024. Le rapport du GREVIO rendant compte de cette évaluation est attendu au second semestre 2025.

    De janvier à juin 2022, la France a exercé la présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Des réunions organisées fin 2019 à Prague et à Stockholm ont permis aux représentants du trio de présidences (France, République tchèque et Suède) de faire de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et de l’autonomisation économique des femmes des priorités thématiques partagées.

    Le 31 janvier 2022, la déclaration du Trio sur l’Egalité entre les femmes et les hommes a été présentée lors de la conférence ministérielle organisée par la présidence française du Conseil de l’Union européenne. La promotion de l’autonomisation économique des femmes, la lutte contre toute les formes de violences faites aux femmes, et le soutien d’une approche intégrée de la dimension de l’égalité femmes-hommes constituent les principaux engagements du trio.

    Depuis 2019, la France a soutenu l’adoption de plusieurs directives européennes, notamment la directive Women on boardsadoptée en 2021 (transposition au niveau national prévue en 2026), la directive sur la transparence salariale adoptée le 10 mai 2023 (transposition prévue en 2026 au plus tard), la directive fixant des normes pour les organismes de promotion de l’égalité (dite « Equality bodies ») adoptée en mai 2024 (transposition prévue en 2026) et la directive sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique adoptée en juin 2024 (transposition prévue en 2027).

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