Diplomatie féministe

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 7 minutes

Diplomatie féministe

Qu’est-ce que la « Diplomatie féministe » ?

La France mène une diplomatie féministe. Elle s’attache à ce que l’objectif de l’égalité entre les femmes et les hommes soit intégré dans toutes les problématiques internationales : réduction des inégalités et développement durable, paix et sécurité, défense et promotion des droits fondamentaux, enjeux climatiques et économiques

Les grands axes de la diplomatie féministe française sont décrits dans la Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022) .

Consulter le site du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

La diplomatie féministe en action

Lutter contre les inégalités, une priorité de la présidence française du G7

En 2019, la France a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes la priorité de sa présidence du G7. Le Sommet de Biarritz d’août 2019 a permis de mobiliser les pays du G7, autour de nouveaux engagements. Sur la base des propositions du Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes, les chefs d’états et de gouvernements du G7 ont notamment lancé le Partenariat de Biarritz, une coalition internationale rassemblant les États membres du G7 et à laquelle peuvent se joindre d’autres pays déterminés à lutter contre les inégalités de genre en adoptant un cadre législatif progressiste.

Mettre en œuvre le Forum Génération Égalité (FGE)

Le Forum Génération Égalité a été le rassemblement féministe mondial le plus important, plus de 25 ans après la dernière conférence mondiale de l’ONU sur les femmes (qui s’est déroulée à Pékin en 1995). Le Forum a été initié par ONU Femmes et co-présidé par la France et le Mexique, en lien avec la société civile et la jeunesse.

Après un lancement à Mexico en mars 2021, le Forum Génération Égalité s’est tenu à Paris du 30 juin au 2 juillet 2021. Il a réuni des chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’organisations internationales, mais aussi des représentants et représentantes de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé pour prendre des engagements historiques et faire progresser durablement l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Forum a permis de lancer un « plan d’accélération mondiale » en matière d’égalité entre les femmes et les hommes qui repose sur une série d’actions concrètes, ambitieuses et transformatrices et comprend des engagements financiers pour un montant de 40 milliards de dollars.

Créer une norme internationale en faveur de l’égalité femmes-hommes

Placé sous le haut patronage du président de la République, un projet de norme internationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes a officiellement été lancé à l’initiative de la France le 26 janvier 2021.

Ce projet, porté le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, et par l’Association française de normalisation (Afnor), s’organise autour de deux phases distinctes :

  • De janvier à juillet 2021, les ministères et l’Afnor ont travaillé conjointement avec une quarantaine d’acteurs du domaine privé et public afin d’élaborer l’AFNOR Spec X30-020, un guide méthodologique qui s’adresse à toutes les organisations publiques et privées – entreprises, associations, collectivités, institutions – qui souhaitent initier ou améliorer leurs actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
  • La seconde étape se déroulera au niveau international entre 2021 et 2023, et aboutira à la création d’une norme de l’Organisation Internationale de Normalisation (ou « norme ISO») en concertation avec 164 pays, dont l’objectif est d’accompagner les pouvoirs publics dans la mise en œuvre du Partenariat de Biarritz pour l’égalité entre les femmes et hommes.

Voir le témoignage des acteurs de la démarche

Promouvoir l’égalité lors de la présidence française de l’Union Européenne (PFUE)

En Europe, l’action de la France s’inscrit dans la ligne de la Stratégie en faveur de l’Égalité hommes-femmes 2020-2025 présentée en mars 2020 par la Commission européenne, qui vise à servir de fil conducteur aux actions de l’UE en matière de lutte pour l’Égalité entre les sexes.

La France promeut en outre l’adhésion du plus grand nombre d’États à la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (dite « Convention d’Istanbul »).

De janvier à juin 2022, la France a exercé la présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Des réunions organisées fin 2019 à Prague et à Stockholm ont permis aux représentants du futur Trio de présidences (République tchèque, France et Suède) de faire de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et de l’autonomisation économique des femmes des priorités thématiques partagées.

Le 31 janvier 2022, la déclaration du Trio sur l’Egalité entre les femmes et les hommes a été présentée lors de la conférence ministérielle organisée par la présidence française du Conseil de l’Union européenne. La promotion de l’autonomisation économique des femmes, la lutte contre toute les formes de violences faites aux femmes, et le soutien d’une approche intégrée de la dimension de l’égalité femmes-hommes constituent les principaux engagements du trio.

La présidence française de l’Union européenne a été l’occasion de porter haut l’égalité entre les femmes et les hommes à l’agenda européen. En effet, après dix ans de blocage, les négociations pour l’adoption de la Directive pour favoriser une représentation plus équilibrée des femmes et des hommes dans les conseils d’administration des sociétés cotées de l’Union européenne (Directive « Women on Board ») ont repris sous présidence française, et permis l’adoption du texte en Conseil EPSCO le 7 juin 2022. Le Parlement européen a approuvé la directive le 22 novembre 2022.

Promouvoir la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF)

Dans le cadre de ses présidences du Comité des ministres de ce Conseil de l’Europe et du G7 en 2019, la France a lancé une campagne active de promotion de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes à la fois auprès des États membres de l’organisation ne l’ayant pas encore ratifiée et auprès d’États tiers. 

S’engager pour une aide publique française au développement favorisant l’égalité de genre 

La France s’est engagée à ce que d’ici 2022, 100 % des projets et programmes de l’Agence française de développement (AFD) soient marqués selon le marqueur « genre » de l’OCDE, et que 50 % des volumes annuels d’engagements de l’Agence française de développement aient l’égalité des genres pour objectif principal ou significatif.
De plus, la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, promulguée le 4 août, prévoit qu’« en 2025, 75 % des volumes annuels d’engagements de l’aide publique au développement bilatérale programmable française aient l’égalité entre les femmes et les hommes pour objectif principal ou significatif et 20 % pour objectif principal ».

Mettre en place un Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF)

Le 8 mars 2019, le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait la création du Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF). Co-piloté par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et l’Agence française de développement (AFD), ce fonds de 120 millions d’euros a été lancé le 15 juillet 2020 pour 3 années afin de financer les organisations féministes de la société civile des pays partenaires de la politique de développement et de solidarité internationale de la France. 2 ans après son lancement, le FSOF maintient et renforce son niveau d’engagement.
En 2021, près de 48 millions d’euros ont servi à financer des organisations féministes locales partout dans le monde. Ce premier bilan à mi-parcours permet d’identifier que plus de 65% de l’enveloppe globale est revenue à des organisations en Afrique et à de petites et moyennes structures.

Participer à l’agenda 2030 et les objectifs de développement durable (ODD) 

L'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles sont également au centre du nouvel Agenda 2030 pour le développement durable. Les cibles sensibles au genre sont fixées pour 11 des Objectifs pour le développement durable (ODD) en plus de l’objectif 5 dédié à l'égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles.  

La mise en œuvre de l’ODD 5 sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles fait l’objet d’un examen à part entière, réalisé par un groupe de travail dédié, composé de plusieurs départements ministériels et d’acteurs de la société civile, sous le pilotage du ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.