Guide sur les (cyber)violences au sein du couple

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La mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) a élaboré un guide sur les (cyber)violences au sein du couple afin de former les professionnelles et professionnels en contact avec des femmes victimes de (cyber)violences conjugales.

Fondé sur le guide de la Miprof « Anna » consacré aux violences au sein du couple, ce livret, réalisé par la Miprof en partenariat avec l’Observatoire du Centre Hubertine Auclert, intègre les violences spécifiquement commises par le biais des outils numériques dans le socle commun de connaissances. 

Il permet de mieux comprendre les diverses formes de (cyber)violences au sein du couple. Il propose aussi des actions et pratiques professionnelles pour mieux repérer et appréhender les femmes victimes de (cyber)violences conjugales et ainsi de leur proposer un accompagnement adapté.

L’auteur de violences au sein du couple peut trouver dans le numérique des moyens plus faciles et accessibles pour surveiller, contrôler ou humilier sa conjointe. Les outils numériques peuvent ainsi entraîner de nouvelles formes de violences ou renforcer des violences déjà présentes dans le couple :

1 femme sur 3 a subi des (cyber)violences au sein du couple via le contrôle ou la surveillance par un GPS*, un téléphone, les réseaux sociaux*, etc.

En savoir plus sur les violences au sein du couple : La lettre n°19 de l’observatoire national des violences faites aux femmes : les violences au sein du couple et les violences sexuelles - données 2022

Quelques données sur les (cyber)violences au sein du couple en France

Le numérique crée de nouvelles formes de violences au sein du couple et renforce celles déjà existantes.

Les (cyber)violences au sein du couple peuvent prendre des formes multiples comme les violences physiques, verbales, psychologiques, économiques, sexuelles ou administratives et peuvent coexister. Elles se déroulent également via les outils numériques et sont à la fois récurrentes, souvent cumulatives, puis s’aggravent et s’accélèrent. 

D’après une étude du Centre Hubertine Auclert menée en 2017-2018 auprès de 302 femmes victimes de violences au sein du couple et 73 professionnels et professionnelles les accompagnant en Île-de-France :

  • 9 femmes sur 10 victimes de violences au sein du couple déclarent avoir également subi des (cyber)violences de la part de leur partenaire ou ex-partenaire. 
  • 8 femmes sur 10 victimes de violences au sein du couple déclarent que leur partenaire (ou ex) a exigé qu’elles soient joignables en permanence. 
  • 80 % des femmes victimes de violences au sein du couple déclarent avoir reçu de manière répétée des insultes ou injures via leur téléphone de la part de leur partenaire (ou ex). 
  • 34 % des femmes séparées ayant des enfants à charge déclarent avoir subi des violences via les communications de leurs enfants. 
  • 1 femme sur 3 victimes de violences au sein du couple déclare avoir été menacée par son partenaire (ou ex) de diffusion de contenus intimes. 

Source Recherche action « Cyber-violences conjugales » 2018 du Centre Hubertine Auclert

Les différentes formes de (cyber)violences au sein du couple

Au sein du couple, les formes de (cyber)violences sont classées en six différentes catégories :

  • Le cybercontrôle : l’agresseur a des comportements répétés visant à connaître et vérifier régulièrement, au moyen des outils numériques, les déplacements et les relations sociales de la victime. 
  • Le cyberharcèlement : l’agresseur envahit le quotidien de la victime de manière malveillante, 
    à distance, en utilisant des appels, SMS ou autres communications via les réseaux sociaux.
    Cela peut prendre la forme d’insultes ou d’injures par téléphone et de menaces de mort sur 
    la victime.
  • La cybersurveillance : à l’aide d’outils numériques, l’agresseur met en place un ensemble de systèmes visant à assurer un contrôle continu des déplacements, agissements et relations sociales. Cela peut être fait à l’insu de la victime avec la mise en place d’un logiciel espion, ou imposé à la victime en exigeant de connaître ses identifiants et codes de connexion (téléphone, adresse mail, réseaux sociaux, compte bancaire, CAF, etc.). 
  • Les cyberviolences économiques ou administratives : l’agresseur utilise les outils numériques pour réduire l’autonomie financière et/ou contraindre les démarches, notamment administratives, de la victime. 
  • Les cyberviolences sexuelles : l’agresseur utilise des moyens technologiques pour filmer ou prendre des photos pendant un acte sexuel et menace de les diffuser afin d’humilier la victime. 
  • Les cyberviolences à travers les enfants : l’agresseur va continuer à surveiller, contrôler, harceler et menacer la mère en prenant contact avec les enfants et en utilisant des objets connectés portables, tablettes ou ordinateur.
     

Référentiel d’actions en 8 étapes clés pour les professionnelles et professionnels 

Ce guide propose un référentiel commun d’action en 8 étapes clés pour tout type de domaine d’intervention :

  • ÉTAPE 1 : Créer un climat d’écoute et de confiance. 
  • ÉTAPE 2 : Poser systématiquement la question des (cyber)violences au sein du couple. 
  • ÉTAPE 3 : Affirmer l’interdiction des (cyber)violences au sein du couple par la loi et la seule responsabilité de l’agresseur.
  • ÉTAPE 4 : Délivrer un message de soutien et de valorisation de la démarche de la victime. 
  • ÉTAPE 5 : Évaluer les risques immédiats encourus pour la victime et les enfants co-victimes. 
  • ÉTAPE 6 : Apporter une solution dans son domaine de compétences.
  • ÉTAPE 7 : Orienter les victimes vers des dispositifs d’aide complémentaires. 
  • ÉTAPE 8 : Signifier votre disponibilité et fixer un nouveau rendez-vous en sécurisant les échanges. 

Ces 8 étapes permettent à l’ensemble des professionnelles et professionnels, quel que soit leur domaine de compétences, de proposer un accompagnement adapté aux victimes des (cyber)violences au sein du couple.


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