17 janvier 2025 : 50e anniversaire de la Loi IVG
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"Elles sont 300 000 chaque année. Ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et les drames."
Ces mots, prononcés par Simone Veil lors de son discours historique à l’Assemblée nationale le 26 novembre 1974, résonnent encore aujourd’hui.
Il y a 50 ans, elle menait un combat essentiel pour garantir à toutes les femmes le droit de disposer librement de leur corps et de prendre la décision de mettre un terme à une grossesse non désirée.
Le 17 janvier 1975, la loi IVG (dite Veil) est adoptée, légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France, marquant une avancée majeure pour les droits des femmes.
Le 8 mars 2024, la France franchit une nouvelle étape en devenant le premier pays au monde à inscrire la liberté de recourir à l’IVG dans sa Constitution.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France et dans le monde
En France, en 2023 :
- 243 623 IVG réalisées dans l’hexagone et dans les DROM
- 28,2% parmi les jeunes femmes âgées de 20-24 ans ont eu recours à l’IVG (soit +1 point depuis 2022) et 29,9 % pour celles âgées de 25-29 ans (+1,2 point depuis 2022).
- Plus de 143 000 IVG ont été pratiquées au sein d’établissements de santé dont 49 673 IVG instrumentales et 91 332 IVG médicamenteuses.
Les écarts territoriaux restent marqués dans l’hexagone où les taux de recours varient de 12,4 ‰ en Pays de la Loire à 23,3 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans les DROM, les taux de recours sont compris entre 19,4 ‰ à Mayotte et 48,9 ‰ en Guyane.
"Source : Drees, « La hausse des IVG réalisées hors établissement de santé se poursuit en 2023 », Études et Résultats n°1311, septembre 2024."
Un accès à l’avortement encore faible dans le monde
En 2023, dans le monde, 753 millions de femmes, soit 40 % des femmes en âge de procréer, n’ont toujours pas accès à l’IVG ou ne peuvent y recourir que sous certaines conditions, notamment lorsque leur vie est en danger ou pour des raisons de santé.
Face aux tentatives de recul dans certains pays, la France affirme son engagement à défendre ce droit et de le promouvoir à l’échelle internationale.
"Source : Drees, « La hausse des IVG réalisées hors établissement de santé se poursuit en 2023 », Études et Résultats n°1311, septembre 2024."
Toutes et Tous Egaux : Garantir aux femmes le droit à disposer de leur corps
La loi du 2 mars 2022 a également allongé le délai légal pour recourir à l’IVG, le faisant passer de 12 à 14 semaines de grossesse. Cette loi a également instauré plusieurs mesures significatives pour renforcer l’accès à ce droit fondamental :
Elle permet désormais aux sages-femmes de pratiquer des IVG chirurgicales dans les hôpitaux :
- Elle pérennise les mesures mises en place pendant la crise sanitaire, telles que l’allongement du délai pour l’IVG médicamenteuse en ville, qui passe de 5 à 7 semaines de grossesse.
- Elle consacre la possibilité pour les médecins et les sages-femmes de réaliser à distance les consultations liées à l’IVG ;
- Elle supprime le délai de réflexion de deux jours imposés après l’entretien psychosocial pour confirmer une demande d’avortement ;
- Elle précise dans le Code de la santé publique qu’un pharmacien refusant de délivrer une contraception d’urgence enfreint ses obligations professionnelles.
Le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes « Toutes et Tous Égaux 2023-2027 » a pour objectif de renforcer l'accès à l'IVG pour toutes les femmes et de leur garantir le libre choix de la méthode d'IVG qui leur convient. Pour ce faire, il prévoit de généraliser la pratique de l’IVG par les sages-femmes et d’améliorer la prise en charge des IVG dans les établissements de santé.
En 2023, 1 208 sages-femmes ont réalisé une IVG soit une augmentation de 693 par rapport à 2022.
Accompagner les femmes et leur partenaire
Les Espaces Vie affective, Relationnelle et Sexuelle (EVARS) sont des lieux d’information, d’écoute et de prévention dédiés à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Leur approche bienveillante garantit un service anonyme et gratuit, sans actes médicaux, accessible sur tout le territoire, y compris en outre-mer.
Un soutien avant et après l’IVG
Les EVARS jouent également un rôle essentiel dans l’accompagnement des femmes (et de leur partenaire) envisageant une interruption volontaire de grossesse (IVG) ou y ayant recours. Ils assurent les entretiens psychosociaux pré-IVG (obligatoires pour les mineures) ou post-IVG permettant d’apporter un soutien individualisé dans un cadre respectueux et sans jugement.
Les EVARS sont essentiellement gérés par des associations. Plus de la moitié sont tenus par le Planning Familial
Pour trouver un EVARS près de chez vous : Annuaire des centres de santé sexuelle | ivg.gouv.fr
Le Planning Familial a aussi mis en place des services d’écoute et d’accompagnement en santé sexuelle. Ses équipes, présentes sur l’ensemble du territoire, informent et conseillent les personnes sur des thématiques telles que l’éducation à la sexualité, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le droit des femmes, ainsi que la lutte contre toutes les formes de violences et de discriminations.
Vous avez des questions ? Retrouvez toutes les informations sur le site officiel de l’IVG ivg.gouv.fr | Le Site officiel sur l'IVG
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