Publication des résultats de l'expérimentation d'un protocole de recueil de données relatives aux mutilations sexuelles féminines : l'étude MSF_PREVAL
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Dans les années 2010, on estimait à près de de 125 000 le nombre de femmes vivant excisées sur le territoire (Lesclingand M, Andro A, Lombart T. Estimation du nombre de femmes adultes ayant subi une mutilation génitale féminine vivant en France. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(21):392-9). Afin de développer la connaissance sur ces pratiques, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes a lancé en 2020 une expérimentation scientifique d’un protocole de mesure directe des mutilations sexuelles féminines.
La réalisation de cette expérimentation, mesure phare du Plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines lancé en 2019, a été confiée à l’Unité de Recherche Migrations et Société (URMIS), sous la responsabilité scientifique de Marie Lesclingand, professeure en sociologie-démographie à l’Université Côte d’Azur et Armelle Andro, professeure de démographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Réalisée dans trois départements pilotes (les Alpes-Maritimes, le Rhône et la Seine-Saint-Denis) durant les sept semaines de collecte, l’enquête par questionnaire a été conduite auprès de 2 508 femmes âgées de 18 à 44 ans grâce à la participation 41 établissements de santé.
Les premiers résultats de cette expérimentation montrent que les prévalences (pourcentage de femmes âgées de 18 à 44 ans ayant déclaré une excision) dans les trois départements correspondent aux trois niveaux de prévalence estimés :
- Un niveau élevé en Seine-Saint-Denis, avec environ 7,2 % de femmes excisées ;
- Un niveau moyen dans le Rhône, proche de la moyenne nationale autour de 1 % ;
- Un niveau faible dans les Alpes-Maritimes, avec environ 0,7 % de femmes excisées.
Ces spécificités territoriales sont importantes à noter car elles révèlent la plus ou moins grande présence de femmes dites « à risque » dans les trois départements et elles permettent d’expliquer les différences de niveaux de prévalence.
Enfin, l’enquête conclut que dans les trois départements, le risque d’excision varie très fortement selon le rang générationnel de migration et selon l’année de naissance. Ainsi, le risque d’excision est beaucoup plus élevé́ parmi les femmes nées dans un pays à risque que parmi les femmes nées en France. En outre, les femmes nées avant 1995 ont des risques plus élevés d’être excisées que les générations les plus jeunes.
Pour aller plus loin :
- Consulter le site de l'URMIS dédié à l'étude
- Voir les premiers résultats en ligne
- Télécharger la synthèse de l’étude
- Consulter les infographies présentant les résultats par départements : Seine-Saint-Denis, Alpes-Maritimes, Rhône.