Une culture de l'égalité pour la jeunesse

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 10 minutes

Le Comité interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes du 8 mars 2018 a fait de la transmission et de la diffusion de la culture de l’égalité l’un des axes prioritaires de la Grande cause du quinquennat.

La culture de l’égalité passe par l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes : elle vise à lutter contre les stéréotypes de sexe dans tous les domaines où ceux-ci risquent de renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes, notamment dans l’éducation et l’orientation professionnelle, et plus généralement auprès de la jeunesse.

Éducation et orientation professionnelle

Transmettre et diffuser la culture de l’égalité à l’école

En agissant à la fois auprès des personnels enseignants et d’éducation, des parents et des élèves, la politique d’égalité menée par le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports promeut l’égalité entre les filles et les garçons afin de déconstruire les stéréotypes qui se mettent en place dès le plus jeune âge et influent sur la manière dont les garçons et les filles construisent au fil des ans leur identité et leur parcours scolaire puis professionnel.

La convention pour l’égalité entre les filles et les garçons et entre les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019-2024), signée en novembre 2019, engage, pour une durée de cinq ans, tous les ministères ayant la responsabilité de politiques éducatives (Éducation nationale, Enseignement supérieur, Recherche et Innovation, Armées, Culture et Agriculture et Alimentation) ainsi que le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Elle repose sur cinq grands axes d’intervention :

  • Un pilotage de la politique de l’égalité au plus près des élèves et des étudiants ;
  • La formation de l’ensemble des personnels ;
  • La transmission d’une culture de l’égalité et du respect mutuel ;
  • La lutte contre les violences et cyberviolences sexistes et sexuelles ;
  • Une politique d’orientation en faveur d’une plus grande mixité des filières et métiers.

Voir les mesures clés

Les outils pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école

Dans le cadre du réseau Canopé, qui édite des édite des ressources pédagogiques imprimées et multimédia, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports anime un site internet avec de multiples outils rappelant les grands enjeux de la transmission, d’une culture de l’égalité entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes, à l’école et par l’école.

Accéder aux outils

Pour favoriser l’instauration cette culture de l’égalité, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports met également à disposition de la communauté éducative un ensemble de ressources complétées par celles de la Communauté européenne.

Voir ces ressources nationales et européennes

Enfin, le guide Pour l’Égalité, mon CVC/CVL s’engage favorise l’engagement des élèves élus des Conseils de vie collégienne (CVC) et Conseils de vie lycéenne (CVL) sur les questions liées au genre et à l’égalité. Il leur donne des conseils pour animer des séances de CVC/CVL dédiées aux questions d’égalité et de prévention des violences et des discriminations fondées sur le genre.

Voir le guide Pour l’égalité, mon CVC/CVL s’engage

Lutter contre le poids des stéréotypes sur les parcours scolaires et l’orientation professionnelle

Dès l’école primaire, les filles réussissent mieux que les garçons : elles obtiennent de meilleurs résultats scolaires, redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé.

Elles n’ont pourtant pas les mêmes parcours scolaires :

  • À la fin du collège, quels que soient leur milieu social d’origine ou leur réussite scolaire, les filles s’orientent davantage vers l’enseignement général et technologique que vers l’enseignement professionnel. Dans l’enseignement général et technologique, elles délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques;
  • Après le baccalauréat, dans les classes préparatoires aux grandes écoles, 74 % des élèves des filières littéraires sont des filles, pour 30 % des élèves de filières scientifiques. Seulement 29 % des diplômes d’ingénieur sont délivrés à des femmes.

Filles et garçons continuent ainsi à se conformer à des schémas stéréotypés, et ces différences d’orientation entre filles et garçons ont des conséquences sur leur insertion dans l’emploi.

La Semaine de l’Industrie 

La Semaine de l'industrie invite le grand public et notamment les jeunes à découvrir le secteur industriel et ses métiers. La dernière édition s’est tenue du 21 au 27 novembre 2022. Elle a été l'occasion de mettre l’accent sur les initiatives visant à renforcer la mixité des métiers et promouvoir les opportunités de carrière auprès des jeunes filles. La « Journée nationale #JamaisSansElles pour la promotion de la mixité des métiers », organisée le 22 novembre 2022 dans le cadre de la semaine de l’Industrie, en partenariat avec l’association #JamaisSansElles, a pour but de mettre en valeur et d’encourager les actions en faveur de la mixité auprès des collégiens et lycéens sur l’ensemble du territoire.

En savoir plus sur la Semaine de l’Industrie

Les premières Assises nationales de la féminisation des métiers du numérique

Initiées et portées par l’association Femmes@Numérique, les 1ères Assises Nationales de la féminisation des métiers et des filières du numérique, ont réuni plus de 360 personnes le 16 février 2023 au ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Cette première édition a permis de porter la voie des forces vives engagées dans les enjeux de féminisation des métiers et filières du numérique – entreprises privées, collectifs d’associations, acteurs de l’éducation, de la formation et de reconversion – et de proposer un passage de relais entre les différents écosystèmes.

En savoir plus sur les Assises Nationales de la féminisation des métiers et des filières du numérique

Cultiver les comportements responsables et sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles

L'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle vise à amplifier le respect mutuel de tout un chacun dans un cadre positif et bienveillant. Elle a vocation en particulier à promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons et entre les femmes et les hommes d’une part, et prévenir les violences, dont celles faites aux femmes, d’autre part. Elle vise également à garantir le respect des orientations sexuelles, des identités de genre, des personnes intersexuées, l'intimité des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et de toutes les personnes vulnérables. 

En milieu scolaire, l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, renvoie à la notion d' « éducation à la sexualité », qui est une démarche éducative qui contribue à l’apprentissage d’un comportement responsable, dans le respect de soi et des autres. A raison de trois séances obligatoires par an et par niveau, elle contribue ainsi à :

  • Apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques ;
  • Identifier les différentes dimensions de la sexualité : biologique, affective, culturelle, éthique, sociale, juridique ;
  • Développer l’exercice de l’esprit critique ;
  • Favoriser des comportements responsables individuels et collectifs (prévention, protection de soi et des autres) ;
  • Faire connaître les ressources d’information, d’aide et de soutien dans et à l’extérieur de l’établissement.

Pour mener à bien ces séances, les équipes pédagogiques peuvent s’appuyer sur des acteurs extérieurs spécialisés et agréés pour intervenir en établissements scolaires telles que des associations, les EVARS (espaces de vie affective, relationnelle et sexuelle) généralement portés par des associations ou encore les centres de santé sexuelle (ex-CPEF). 

En milieu scolaire, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles s’appuie sur une série d’actions de prévention et de sensibilisation parmi lesquelles :

  • La formation de l’ensemble de la communauté éducative à la déconstruction des préjugés et à la prévention du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles, via la mise en place d’un module obligatoire de formation initiale et continue consacré à l’égalité ;
  • Le renforcement des modules d’éducation à la sexualité pour compléter les actions de sensibilisation conduites au sein des établissements d’enseignement (écoles, collèges, lycées et enseignement supérieur) concernant les violences sexuelles et sexistes, incluant les mutilations sexuelles féminines.

Pour en savoir plus : Focus : prévention des violences sexistes et sexuelles à l’École | éduscol | Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse 

Le plan national d’action contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche

La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, ont annoncé, en octobre 2021, le déploiement d’un plan national d’action contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Issu de la réflexion menée avec les quatre conférences d’établissements du supérieur (Conférence des Présidents d’Université, Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, Conférence des grandes écoles, Conférence des directeurs d’écoles françaises de management ainsi qu’une vingtaine de structures (organisations étudiantes, CNOUS, organisations syndicales, etc.), le plan, organisé en quatre grands axes prévoit :

  • un plan de formation et de sensibilisation massif, pour toute la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
  • le renforcement des dispositifs de signalement et de leur fonctionnement ;
  • une communication renforcée: prévenir, se sentir concerné, mieux connaître ;
  • la valorisation de l’engagement des étudiantes et des étudiants, ainsi que des personnels.

Parmi les actions phares de ce plan figure le lancement d’une campagne nationale de communication sur la notion de consentement en octobre 2022. Le développement d’une communication au niveau national est indispensable à la construction d’une culture commune autour du consentement et de la lutte contre les VSS dans l’enseignement supérieur et la recherche. 

Cette campagne est mise à disposition de toutes et de tous : les établissements publics et privés d’enseignement supérieur sont invités à s’en saisir et à la faire vivre dans leur enceinte, en lien avec les associations étudiantes et l’ensemble de leur communauté.

Télécharger le kit de communication - Campagne consentement (établissements d'enseignement supérieur) - ZIP | 112.49 Mo

Jeunesse

Promouvoir la culture de l’égalité auprès de la jeunesse

Le Service national universel (SNU)

Lancé en 2019 dans 13 départements-pilotes, et en cours de généralisation, le Service national universel (SNU) est un vecteur essentiel de la culture de l’égalité. Remplaçant indirect du service militaire en France, il vise à promouvoir les valeurs républicaines et l’unité nationale autour de valeurs communes auprès des jeunes.

Dans la continuité de l’enseignement moral et civique (EMC) dispensé de l’école élémentaire au collège, le SNU s’adresse, après la classe de troisième, aux filles et garçons âgés de 15 à 17 ans. Il a pour objectifs d’offrir à chaque jeune une expérience de la vie en communauté, d’accompagner son insertion sociale et professionnelle, de développer sa culture de l’engagement et ainsi affirmer sa place dans la société.

Le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes a contribué au travail piloté par le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports pour que l’égalité femmes-hommes soit partie intégrante du programme du SNU :

  • Intégration de ces enjeux dans le module « Citoyenneté et institutions nationales et européennes »pour les jeunes ;
  • Composition d’équipes d’encadrement paritaires ;
  • Sensibilisation des équipes d’encadrement à l’égalité et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

En 2022, le SNU a rassemblé 32 000 volontaires issus d’horizons différents et représentatifs de la jeunesse française, y compris des personnes en situation de handicap. Le SNU a vocation à être généralisé et représente ainsi l’occasion de diffuser la culture de l’égalité à l’ensemble d’une classe d’âge d’une génération.

Voir le site du Service national universel

Le Service civique

Engagement volontaire au service de l’intérêt général ouvert aux 16-25 ans, accessible sans condition de diplôme, le Service civique offre à toute personne volontaire l’opportunité de s’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une mission d’intérêt général, en France ou à l’étranger, auprès d’une personne morale agréée.

Vecteur de l’insertion des jeunes à travers leur engagement, il a vocation à faire émerger une génération de citoyennes et de citoyens engagés souhaitant consacrer du temps au service de la collectivité à travers une expérience reconnue et valorisée dans leur parcours d’insertion sociale et professionnelle.

De nombreuses associations du champ des droits des femmes accueillent chaque année des services civiques.

Voir le site du Service civique